Le GSsA, c'est quoi?

Fondé en 1982 par une centaine d'hommes et de femmes, le Groupe pour une Suisse sans armée est le principal mouvement pacifiste et antimilitariste actuellement actif en Suisse.

En 1985 nous avons lancé une première initiative "Pour une Suisse sans armée et une politique globale de paix", qui a abouti avec 111'300 signatures valables, récoltées essentiellement en Suisse alémanique. Le 26 novembre 1989, l'initiative récoltait les suffrages de 1'052'218 citoyen(ne)s (35,6 %) et était acceptée par deux cantons. L'establishment politique, économique et militaire a été sérieusement secoué par le séisme.

Les soldats contre l'armée

Plus des deux tiers des conscrits avaient voté contre l'armée. En 1990, nous avons lancé un appel au refus du service militaire pour obtenir l'introduction du Service Civil et nous avons soutenu le référendum contre la criminalisation de l'objection de conscience (1991). Le Service civil a été finalement adopté en Suisse en 1992.

Suisse sans F/A-18

Après que le conseil des États avait approuvé l'achat de 34 F/A-18 pour la modique somme de 3.5 milliards de francs, nous avons récolté plus d'un demi-million de signatures contre ces avions. Avant la votation, le Conseiller fédéral Villiger a tourné le débat en une question de fond: l'objet de la votation n'était plus vraiment l'opportunité d'acheter les F/A-18, mais l'abolition de l'armée par tranches successives. Malgré cela, le 42.9% des votants ont quand même approuvé l'initiative du GSsA. Aujourd'hui Villiger demande à tous de se serrer la ceinture pour des raisons d'économie!

Campagne anti-guerre du GSsA

Ces dernières années, le GSsA a soutenu activement les mouvements locaux dans toutes les régions de l'ex-Yougoslavie qui s'opposent à la guerre et qui cherchent à trouver des solutions pacifiques aux conflits dans cette région. Le GSsA a participé à un projet de reconstruction de la ville divisée de Pakrac.

En 1996 nous avons lancé à Genève une initiative pour faire de ce canton une "République de paix". Elle a été rejetée le 12 mars 2000.

Le GSsA s'est fortement engagé pour l'initiative contre les exportations d'armes, hélas rejetée en juin 1997.

Deux nouvelles initiatives

De mars 1998 à septembre 1999, nous avons récolté des signatures pour deux nouvelles initiatives. La première demande l'abolition de l'armée, coûteuse et inutile pour notre sécurité. La deuxième initiative demande la création d'un service civil volontaire pour la paix comme contribution solidaire de la Suisse à la politique de sécurité internationale. Dans le monde il y a une disproportion énorme entre ce qui est dépensé pour les armes et ce qu'on investit pour la paix. C'est dans la prévention civile des conflits que la Suisse peut fournir une contribution appréciée, non pas dans les interventions militaires pour lesquelles les armées et les moyens sont en surnombre.

Réduction du budget militaire

Le 26 novembre 2000, onze ans après la votation sur l'abolition de l'armée, le GSsA a soutenu l'initiative minimaliste pour la réduction du budget militaire, lancée par le parti socialiste. Après une campagne terne et, une fois de plus, un désengagement coupable des socialistes, l'initiative a été rejetée.

Référendum contre la nouvelle loi militaire

Début octobre 2000, le GSsA a lancé, avec d'autres organisations, un référendum contre la nouvelle loi militaire. Le 10 juin, le peuple a accepté la loi de justesse. Comme le montre le projet d'Armée XXI, la Suisse veut favoriser une fois de plus dans les solutions militaires, au lieu d'investir dans la prévention des conflits et dans leur résolution pacifiste. La somme nécessaire serait pourtant nettement moindre que les programmes d'armement. Il faudrait plutôt des programmes pour la santé, l'éducation, la démocratie, les droits humains - de la femme en particulier - l'approvisionnement en eau et en nourriture. C'est avec la réduction des inégalités et le rapprochement entre les peuples qu'on peut réduire les guerres, pas avec des soldats!

Nouvelle campagne antiguerre

Suite aux attentats du 11 septembre 2001 et de la guerre qui a été lancées en Afghanistan, le GSsA a fait entendre sa critique face à la résolution violente des conflits. En effet, les populations afghanes, éprouvées par 22 ans de guerre, payent un lourd tribut alors que les chefs de guerre et les terroristes sont protégés. Le GSsA s'est donc investi, avec d'autres organisations, dans des actions contre la guerre.

En Suisse romande, le GSsA a pris l'initiative de la création d'un collectif romand contre la guerre pour coordonner les actions qui ont lieu dans les différents cantons. Dans ce cadre, la réflexion doit se poursuivre.

Initiatives balayées

Le 2 décembre 2001, nos initiatives ont été balayées par 78% des citoyennes et citoyens. De manière pas très honnête, les autorités et la presse qui est à leur botte ont amalgamé les deux initiatives et ont rejeté la création d'un service civil volontaire pour la paix, sans y opposer d'arguments crédible ni de propositions alternatives. Le seul fait que le projet provienne du GSsA a suffi.

Toutefois, il reste quelque espoir. Malgré les attentats du 11 septembre, dans un climat d'insécurité largement alimenté par les médias et les autorités politiques, plus d'un cinquième des votant-e-s a estimé que l'armée n'est pas nécessaire et qu'une alternative à la violence et au maldéveloppement sont possibles. Mais le GSsA doit désormais poursuivre sa réflexion et définir ses actions.

Pour poursuivre dans ce chemin nous avons besoin de votre participation, de votre soutien, de vos critiques...

Contactez-nous!!

Dernière modification: 09/12/2001