"Une Suisse sans armée" n°44, hiver 99, p. 23

Genève:

L’armée se retire, pas si sûr...

Martine Brunschwig Graf l’avait promis... Fin novembre 1999, plus un soldat ne resterait à Genève pour surveiller les lieux dits sensibles. Plus un soldat planqué derrière ses barrières et ses rideaux de barbelés. Enfin! Mais la confirmation de la condamnation à mort du leader kurde Abdullah Öcalan par le régime turc, qui vient d’être admis parmi les candidats à l’adhésion à l’Union européenne, a obligé Martine Brunschwig Graf, cheffe de l’armée à Genève, à prolonger le mandat des militaires d’une semaine. Rappel: fin février 1999, elle avait affirmé que l’armée ne resterait que trois mois au maximum! Malgré des majorités d’opposition répétées au parlement genevois, qui ont demandé dès le début 1999 que la troupe ne s’installe pas, puis ont réclamé son départ, rien n’a bougé. Les manifestations organisées par le GSsA sont restées sans succès contre cette opération militaire ridicule et inutile, dans le seul but de redorer le blason de l’armée.

Aujourd’hui, des indiscrétions nous apprennent que l’armée fera son grand retour en mai-juin 2000. En effet, des conférences internationales pour l’année de la paix des Nations Unies sont prévues, avec la présence de nombreux chefs d’État qui dirigent la planète...

Nous saluons Barbara Polla, Mme Sécurité du Parti libéral nouvellement élue à Berne, pour avoir remercié l’armée au nom des Genevoises et Genevois, qui ont tous apprécié, parait-il, le service rendu par les braves soldats dans la cité de Calvin. Ils ont sauvé la cité des hordes sauvages de Kurdes et autres Timorais orientaux qui n’avaient en tête que d’envahir les ambassades et de créer le chaos.

Luc Gilly