"Une Suisse sans armée" n°43, automne 99, pp. 3-4

Initiatives déposées:

Un petit pas pour la Paix, un grand pas pour le GSsA...

Les deux initiatives du GSsA («Pour un service civil volontaire pour la paix - SCP» et «Pour une Suisse sans armée»), comme vous l'aurez sûrement déjà appris, ont abouti ! Le 25 octobre dernier la Chancellerie fédérale a terminé de (re)contrôler toutes les listes, déclarant du même coup les initiatives officiellement recevables, avec respectivement 110'108 et 113'299 signatures.

Après dix-huit mois d’un grand et long effort pour ceux qui ont récolté les signatures (militants et sympathisants du GSsA de tout le pays), cette réussite a été une joie et un réconfort bienvenus. Mais au-delà de la satisfaction, il faut rester conscient que la partie est loin d'être gagnée.

Jour de la remise

Le vendredi 10 septembre passé, accompagnée d'un soleil radieux, une centaine de militants pacifistes se sont réunis vers midi à Berne pour remettre les milliers de feuilles paraphées aux autorités fédérales.

Après la conférence de presse, tous se sont regroupés devant la Chancellerie pour le dépôt proprement dit. Comme il se devait, une cérémonie festive avait été organisée pour ce moment important, bien qu’assez symbolique, de l’exercice démocratique. Le GSsA groupe de Berne en a profité pour tester sa nouvelle invention technologique, qui d’ailleurs a prouvé sont efficacité incroyable! Il s’agit du «GSsA-mat» ou machine à civiliser dont le fonctionnement est très simple: d’un côté on a fait entrer l’armée, institution et militaires, mais avant tout la bande à Bellasi (qui s’était fait particulièrement remarquer avec ses scandales de l’été) et de l’autre, après avoir grincé et fumé, la machine a libéré tous les cartons remplis des listes de signatures. Il ne restait plus qu’à les déposer sur les marches du palais, ce qu’ont fait avec plaisir les civils, jeunes, aînés et même des petits enfants.

Les militants de Berne avaient aussi organisé une soirée en musique et chaleureuse pour finir cette belle et grande journée.

Une seconde chance de pouvoir refuser l’impasse militaire

C’est environ dans trois ans que le peuple suisse devrait, pour la deuxième fois de son histoire, avoir la possibilité de voter pour l’abolition de cette institution rétrograde, abrutissante, très coûteuse et, comme l’affirmait dernièrement un quotidien genevois1, inutile, qu’est l’armée.

En 1989, pour la première initiative du GSsA, plus d’un tiers de la population avait déjà clairement exprimé cette volonté, mais la conjoncture politique et sociale actuelle s’annonce bien moins favorable! Pour s'en convaincre, Il suffit d'observer la légitimation que les gouvernements essaient de donner à l'armée, l'utilisant pour résoudre les catastrophes humanitaires (au Kosovo, au Timor Oriental, en Suisse pour "accueillir" les réfugiés,...). Les habitudes et les mentalités sont lentes à changer, aussi la tâche s’avère dure pour convaincre les citoyens de faire gagner l’idéal de Paix contre la violence et l’égoïsme. La parole est donc au peuple (dès l’année prochaine à Genève pour Genève République de Paix). C’est aussi le devoir de chaque individu d’œuvrer avec ses moyens pour donner une chance à l’humanité. Ce nest pas le moment de jeter l’éponge! Apportez votre soutien au GSsA (comme aux autres mouvements pacifistes) car il n'y arrivera pas tout seul...

Frédéric Durand

1 Le Courrier du 26.10.99 (commentaire - à lire absolument)