"Une Suisse sans armée" n°43, automne 99, p. 20
Dans un motel aux portes de Genève (Chavannes-de-Bogis, VD), une trentaine d’hypocrites officiers supérieurs, venus du monde entier, ont colloqué il y a une quinzaine de jours, CD-ROMs à l’appui, pour initier officiers et soldats au droit de la guerre.
S’il est vrai que l’on peut sauver un certain nombre de vies en respectant les Conventions de Genève, et c’est tant mieux, ce colloque a essayé de démontrer que les guerres, ma foi, existent et qu’il faut faire avec. Donc, surtout pas de discussions sur le pourquoi et le comment des guerres, quel moyens pour les prévenir et in fine les éviter. Ce n’est pas la tasse de thé de ces supérieurs galonnés, qui tous exercent des fonctions de commandement au sein de leurs corps respectifs.
Ce séminaire était organisé dans le cadre de l’offre suisse au Partenariat pour la paix, par les Départements militaire et des Affaires étrangères des pays représentés.
Quelques perles... «Faire la guerre, vaincre même, mais tout en respectant au plus près la lettre et l’esprit du droit humanitaire... Faire reconnaître aux gouvernements du monde entier la nécessité de mettre un peu d’humanité dans la guerre!... Seuls des soldats bien conduits et bien instruits respectent les règles du droit des conflits armés... Guerre et fair-play ne sont pas des notions contraires...»
Fort de ces recommandations, chaque officier du séminaire devra, en rentrant dans son pays, mettre en œuvre ces principes fondamentaux et essentiels, a insisté le major suisse Peter Hostettler, gentil organisateur de cette rencontre.
«Dieu que la guerre est jolie!», seuls des militaires ou encore un poète comme Jacques-Simon Eggly sont à même de remettre la guerre à sa juste place!
Prochain colloque: «Comment ne pas salir son uniforme sur le champ de bataille». Evidemment le GSsA s’est déjà inscrit, pardis!
Luc Gilly