"Une Suisse sans armée" n°39, automne 1998, p. 12

Livre nouveau:

Il disait s'appeler Peter Surava

Peter Hirsch, Editions Métropolis
(traduction Gilbert Musy)

1939. Hans Werner Hirsch, jeune journaliste à l'hebdomadaire bernois La Nation, n'est affilié à aucun parti. Son patronyme a des consonances trop juives même s'il ne l'est pas, et dans une Suisse où l'antisémitisme est diffus, où les sympathies pro-nazies ne sont pas absentes du pouvoir, sa rédaction lui suggère de changer de nom. En 1940 il devient officiellement Peter Surava et rédacteur en chef du journal. Pendant la guerre, il écrira des articles dénonçant la politique des réfugiés en Suisse, les atrocités des camps nazis; il dénoncera la misère cachée qui règne alors: orphelins abusés, ouvrières sous-payées, le portrait d'une Suisse ignorée. 1946. La guerre est finie. C'est le début de la guerre froide. On ne pardonne pas au journaliste ses prises de position pendant la guerre. Il est arrêté, jeté en prison, et de procès en recours, il sera déchu de son nom, accusé de faits qu'il n'a pas commis. Le procès qui lui est intenté est digne d'un procès maccarthyste, d'une véritable chasse aux sorcières.

Peter (Hans Werner) Hirsch, né en 1912 à Zurich. Journaliste, essayiste et écrivain. Se fait connaître sous le nom d'Ernest Steiger. Il décrit les faits qui ont marqué sa vie entre 1930 et 1950. Le cinéaste Erich Schmid a réalisé une interview filmée en 1995, date de la mort de l'écrivain.

Prix de souscription jusqu'au 7 novembre 27.50 (Métropolis éditions, 6 Pedro-Meylan, 1208 Genève), après en vente au GSsA 34.-