"Une Suisse sans armée" n°38, été 1998, p. 5
Etant non militariste je me suis permis, au retour de mon école de recrue, de faire une page web dans laquelle je me moquais, il est vrai, de certains de mes cadres ainsi que de l'armée en général.
J'ai reçu la semaine dernière un recommandé de l'état-major général m'annonçant d'une part que j'étais muté et d'autre part que je faisais l'objet de «poursuites pénales militaires». Manifestement ils n'ont pas apprécié ma page. Mais un simple e-mail me demandant de la retirer aurait suffit. Pas la peine de me traîner en justice pour ça!
La question que je me pose en ce moment est «La liberté d'expression au sujet de l'armée suisse existe-t-elle?», bien que je croie connaître la réponse.
Mon but était de plaisanter mais les brutes répondent toujours par la force, c'est le moyen le plus efficace de parer à l'intelligence.
Je ne vous demande pas d'intervenir, mon avocat s'en charge déjà. Sachez simplement que je soutiens votre mouvement depuis l'âge de mes 18 ans (j'en ai 22) et que vos autocollants décorent bon nombre de choses chez moi (y compris ma voiture). Ce que vous faites est très courageux dans un pays renfermé comme la Suisse et je vous souhaite bonne continuation.
La lettre que j'ai reçue remplace aujourd'hui sur le web mon ancienne page sur l'armée.
Gaël SCHWARZ