"Une Suisse sans armée" n°38, été 1998, p. 8

Paix:

European Peace Congress

Les organisations pacifistes allemandes ont organisé du 29 au 31 mai un congrès européen qui a rassemblé 700 personnes autour de 3 thèmes principaux: le droit à l'objection de conscience, les perspectives d'action pacifistes, la résistance au militarisme. Le congrès se tenait à Osnabrück, ville où fut signé en 1648 le traité de Westphalie et qui célèbre cette année le 350ème anniversaire de ce traité qui mit fin à la guerre de 30 ans. J'ai participé à un atelier dont je présente ici un bref rapport.

De l'Etat national au gouvernement mondial

Edith BALLANTYNE de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté voit dans le traité de Westphalie en 1648 l'émergence des Etats nationaux et la constitution des armées nationales. Cela aura pour conséquence une pacification autoritaire à l'intérieur des Etats mais aussi les affrontements militaires en Europe qui culminent avec la seconde guerre mondiale. Faut-il opter pour un Etat supranational?

Le professeur Ekkehart KRIPPEN-DORFF de l'Université de Berlin ne le souhaite pas car cette autorité supranationale s'imposerait à tous de façon incontrôlable. Il craint une dictature mondiale. La globalisation économique imposée par les sociétés transnationales est un avertissement suffisamment clair du danger d'un pouvoir politique global.

Les Fédéralistes mondiaux évoquent la possibilité d'une autorité démocratiquement élue qui aurait pour tâche de régler les problèmes qui surgissent à l'échelle mondiale, par exemple les problèmes liés à l'environnement. Cette autorité laisserait aux Etats nationaux le soin de régler les problèmes locaux selon le principe de la subsidiarité

Commentaire personnel

L'ONU est actuellement une forme de gouvernement mondial certes imparfaite et qui doit être améliorée. Ses résolutions sont prises par consensus et requièrent donc l'approbation de tous les partenaires. Mais l'ONU n'a pas d'autorité pour faire appliquer ses résolutions. L'obstacle réside dans la volonté des Etats nationaux de maintenir leur souveraineté en s'appuyant sur leurs armées respectives. Une délégitimation des armées nationales devient nécessaire afin que l'autorité de l'ONU soit reconnue. Il ne s'agit pas de créer une armée supranationale mais de lever les obstacles à l'application des résolutions prises par consensus.

Souvenons-nous qu'il y a dans le monde de multiples causes de conflits d'ordre économique, éthique, politique qui doivent pouvoir trouver leur solution par le dialogue à un niveau approprié. Il y a une seule cause de guerre: l'armée nationale, privée, révolutionnaire, populaire etc. En demandant la suppression de l'armée en Suisse, le GSsA entre dans ce processus de déligitimation des armées à la suite du Costa Rica et de Haïti et oblige les Etats à envisager d'autres moyens de résoudre les conflits sur un plan international.

Michel MONOD


Choisir ensemble la paix

Une rencontre organisée par l'INTERNATIONALE DES RESISTANTS A LA GUERRE à Porec en Croatie du 19 au 24 septembre.

Il y aura des conférences et des ateliers sur la non-violence et l'action civique, sur les conflits et l'identité ethnique, le refus de la militarisation, les actions pacifiques, la résolution des conflits en question, l'économie qui échappe à la globalisation et le respect de l'environnement. Des intervenants viennent du monde entier

Attention les langues utilisées seront l'anglais et l'espagnol. Prix du séjour tout compris 450 CHF Renseignements au secrétariat ou auprès de Michel MONOD Tél 022/796 86 60 matin.