"Une Suisse sans armée" n°37, printemps 1998, p. 11

Soutien aux initiatives

Le GSsA en Valais

Le Valais possède une tradition militaire extrêmement forte parce que, comme dans tous les cantons à tendance conservatrice, l’apprentissage de l’obéissance sans condition à l’autorité est une vertu encore reconnue mais aussi parce que, comme dans toutes les régions durement touchées par la crise, l’argument économique fait mouche. Ajoutez à cela un motif touristique et vous comprendrez pourquoi le lancement des initiatives du GSsA ne réjouit pas particulièrement les Valaisans. Ainsi, le problème ne se pose pas en terme de conception globale du rôle militaire de la Suisse mais bien comme un conflit de mentalité et d’intérêt. Cette manière d’envisager l’armée est commune à bien des petits cantons suisses mais je pense que, dans le cas du Valais, il existe un espoir de développer un sens du développement durable dans l’esprit de la population. Cette chance, nous la devons à une crise politique qui n’a pas fini de faire parler d’elle et qui a déjà réussi à remettre en question les modèles politiques mais aussi économiques et moraux, jusqu’alors indiscutables, du canton. Face au déclin de ces valeurs traditionnelles, une partie de la population cherche une façon moins rigide d’aborder les nouvelles situations créées par l’incontournable globalisation.

Une preuve qu’un changement s’annonce vient précisément du succès rencontrer par la réunion du GSsA qui s’est déroulée à Sion au début février. Désormais il est assuré qu’un groupe de Valaisans ainsi que l’ensemble des Jeunesses Socialistes du Valais Romand soutiendront fermement la récolte de signatures. Et si l’on est en droit de s’attendre à de bons résultats à Genève ou à Berne, nous croyons sincèrement être capables de créer la surprise en mettant le Valais dans le wagon des bons récolteurs pour les textes proposés. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, nous avons besoin de toutes les ressources humaines disponibles dans notre région et c’est pourquoi je prie toutes les personnes intéressées de nous rejoindre afin de nous donner les moyens de réussir. Car si le temps des changements est annoncé, il n’est pas impossible que la population découvre en l’armée une valeur refuge, et ça, nous ne pouvons le laisser faire.

Pour tout renseignement, je t’invite à me contacter au 031/ 338.02.30 (de 08.30 à 17.30), 031/ 372.71.38 (privé, le soir)

Benoit Curdy

Le Centre Martin Luther King

Le 23 janvier 1998, à Lausanne, l’assemblée générale extraordinaire du Centre Martin Luther King a décidé de soutenir les deux nouvelles initiatives du GSsA, représenté à cette réunion par Tobia Schnebli. Cette décision, prise à l’unanimité, contraste avec l’attitude beaucoup plus réservée de notre mouvement lors du lancement de la première initiative du GSsA.

Pour le CMLK, les initiatives actuelles ont le grand mérite de permettre un débat sur des alternatives à la défense année, par le biais d’un service civil résolument axé sur la construction de la paix par la formation à la résolution non-violente des conflits. Les modalités concrètes du soutien du CMLK n’ont toutefois pas pu être définies par l’assemblée et feront l’objet de discussions ultérieures. A l’évidence, notre groupement, dont les activités sont moins focalisées sur l’antimilitarisme et davantage sur la non-violence en général, peut toucher un autre public que le GSsA et contribuer à ouvrir un peu plus le débat. Ce qui est certain, c’est qu’avec un instrument aussi lourd que l’initiative populaire fédérale, il ne sera pas facile d’être à la fois subversif et novateur - ce qui nous paraît une nécessité pour «tenir la distance» d’une campagne de récolte de signatures. Le défi du moins est bien là, et il nous appartient à tous de réfléchir, avec les amis du GSsA, à des manières créatives et non-violentes de lutter pour convaincre la population qu’une vache naguère sacrée doit désormais se retirer à l’étable d’un musée, avec tout le respect dû à son grand âge et à ses rhumatismes.

Roger Gaillard, secrétaire du CMLK

Jusqu'à présent les initiatives sont soutenues par les groupes suivants:

Initiative «pour un service civil volontaire pour la paix (SCP)»:

Mouvement International de la Réconciliation (comité romand), Gruppo ticinese per il servizio civile, Junges Uri, Oeuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO)

Les deux Initiatives:

Service Civil International (SCI), Centre Martin Luther King (CMLK), Christlicher Friedensdienst (cfd), Mouvement suisse pour la Paix, Schweizerischer Friedensrat, Jeunesse socialiste Suisse, Freie Grüne Liste Baselland, Basels starke Alternative (Basta), Alternative socialiste-verte Zoug, Centrale Sanitaire Suisse (Suisse allemande), Union des étudiant-e-s de l’Université de Zurich, Verts Bâle-campagne, Grünes Bündnis Berne, Junge Alternative JA! Berne, Jeunes du Syndicat Industrie et Batiment (SIB)