"Une Suisse sans armée" n°37, printemps 1998, p. 22

NON au renvoi des réfractaires et déserteurs en ex-Yougoslavie !

Communiqué de presse du GSsA Genève, 26 février 1998

Le Conseil fédéral, aveugle et complice

La décision du Conseil fédéral de lever tout obstacle au renvoi des déserteurs et réfractaires ressortissant de l'ex-Yougoslavie est absolument intolérable. Du point de vue de la sécurité et de la garantie des droits fondamentaux de la personne, force est de constater que la situation dans les Etats ex-yougoslaves ne s'est pas améliorée de façon substantielle, depuis la signature des accords de Dayton.

Faut-il y voir une constante de la diplomatie américaine, on constate à tout le moins qu'en Bosnie comme en Irak, l'administration la plus puissante du monde persiste à négliger la dimension civile des conflits qu'elle prétend arbitrer, avec les exigences de justice, de dignité et de bien-être élémentaire que cela suppose.

A cela il faut ajouter que, après un conflit aussi fratricide et insensé que le fut celui qui déchira l'ancienne Yougoslavie, les refuseurs de guerre constituent une catégorie particulièrement vulnérable et sujette aux représailles, dans les pays qu'ils se sont résolus à fuir au péril de leur vie.

Enfin, il ne faut pas oublier qu'en Kosove ce n'est pas une paix sous surveillance qui menace la sécurité des populations mais l'éclatement peut-être imminent d'un conflit des plus meurtriers, si la communauté internationale ne se décide pas au plus vite à jouer enfin son rôle préventif.

Ainsi, le renvoi par la Suisse des déserteurs et réfractaires à la guerre apparaît comme un acte incompréhensible et irresponsable, après le travail de premier plan effectué à la tête de l'OSCE en Bosnie et au moment où elle prétend donner le bon exemple en soulageant les souffrances des victimes de la guerre et de la misère dans le monde, au moyen de sa Fondation nouvellement créée.

Le Groupe pour une Suisse sans armée s'élève donc avec vigueur contre cette décision et demande au Conseil fédéral de la reconsidérer sans délai.


Remarque ... Pendant ce temps, Flavio Cotti vient tester le confort des sièges des nouvelles voitures au salon de l'auto à Genève! S'asseoir à son bureau et décider du non renvoi des Kosovars est moins confortable mais indispensable!