Une Suisse sans armée n° 35, automne 1997, p. 2

Edito:

23 novembre:
pour le lancement des deux nouvelles initiatives

Rendez-vous à Soleure: pour un futur sans armée!

Le rendez-vous est à ne pas à manquer parce que nous y sommes presque: l'AG du GSsA du 23 novembre décidera les textes finaux et le jour de lancement des deux initiatives auxquelles nous travaillons depuis deux ans. Il faut à tout prix réussir ce coup d'envoi.

Ces deux initiatives sont nécessaires à plusieurs égards:

Seule une initiative pour l'abolition de l'armée permettra de remettre en question le sens et la légitimité de la politique de sécurité officielle. Actuellement la discussion est réservée aux spécialistes qui planchent sur des scénarios de «menace» qui cherchent à légitimer l'un ou l'autre modèle pour l'armée du futur. Avec l'initiative pour l'abolition de l'armée nous pouvons proposer une orientation profondément différente dans la politique de ce pays, celle d'une Suisse qui range son armée dans le placard de l'Histoire pour adopter une politique véritablement novatrice face aux défis d'aujourd'hui. Si nous renonçons à poser ces options il n'y aura personne d'autre pour le faire à notre place, et c'est l'utopie d'une Suisse sans armée qu'il faudra ranger au placard, souvenir d'un 26 novembre 1989, quand, le temps d'un soir, un million et cinquante deux mille OUI avaient fait souffler sur ce pays une bouffée d'oxygène et d'espoir.

On veut nous faire croire que l'ouverture de la Suisse à l'Europe et au monde doit passer par sa participation aux systèmes de sécurité internationaux (OTAN, Union de l'Europe Occidentale). Nous savons combien ces alliances sont finalisées au maintien de la situation privilégiée des grandes puissances économiques et militaires. Plutôt que de chercher une petite place parmi les grandes puissances, la Suisse pourrait rendre de grands services en offrant ses compétences là où l'action internationale fait défaut: respect des droits de l'homme et des minorités, aide humanitaire, démocratisation, développement de la société civile. Un service civil volontaire pour la paix donnerait la possibilité, à ceux et celles qui le désirent, d'apprendre et de pratiquer un engagement pour la solution civile des conflits, en Suisse et dans le monde.

Si, avec la participation et l'engagement de centaines de citoyen-ne-s, nous parvenons à lancer ces deux initiatives, nous pouvons donner forme à des projets d'avenir, pour une Suisse ouverte et solidaire, qui ne délaisse pas la politique et le futur de ce pays aux gouvernants et aux militaires. L'armée est un empêchement sur ce chemin. Abolissons-la et montrons qu'il y a des choses beaucoup plus utiles à faire.

Le 23 novembre, à l'assemblée générale du GSsA, nous voulons déjà donner un signal fort dans ce sens. Venez à Soleure, participez aux discussions: ce n'est qu'ensemble, avec la participation de beaucoup d'entre vous que nous pourrons réussir ce projet.

t.s.