Rassemblement contre une justice du Far West, avec les peuples du Moyen-Orient

Pour condamner la justice de Far West prônée par le président Trump, pour refuser la logique de guerre qu’elle suppose, pour dénoncer à la fois les barbaries de la superpuissance mondiale de Trump ainsi que celles de tous les régimes régionaux…

Pour condamner la justice de Far West prônée par le président Trump, pour refuser la logique de guerre qu’elle suppose, pour dénoncer à la fois les barbaries de la superpuissance mondiale de Trump ainsi que celles de tous les régimes régionaux, y compris celui des ayatollahs, pour exiger le retrait de toutes les troupes étrangères des pays de la région, de la Syrie au Yémen, de l’Irak à la Cisjordanie et pour soutenir les mouvements populaires et leurs exigences démocratiques et sociales.

En faisant exécuter Qassem Soleimani, le chef des Pasdaran iraniens le 3 janvier dernier, le Président des Etats Unis, Donald Trump a pris une décision gravissime et lourde de conséquences.
C’est un coup grave porté aux relations entre les Etats car, quelles que soient les atrocités commises par Soleimani, l’exécution d’un représentant officiel d’un pays membre de l’ONU, l’Iran, instaure une logique de Far West dans les relations internationales.

C’est un acte extrêmement dangereux qui s’inscrit dans la continuité des expéditions militaires US et sape les principes qui ont présidé à la constitution d’un ordre international autour de l’ONU.

C’est un acte d’une irresponsabilité totale dans la mesure où l’assassinat de Soleimani est un baril d’essence jeté sur une maison en feu. C’est une exécution qui accentue encore plus les tensions et les violences dans une région dans laquelle, suite aussi aux interventions -en Afghanistan et deux fois en Irak- de troupes étasuniennes, russes, iraniennes et turques -en Syrie et en Irak-, et du dit Etat Islamique, la guerre fauche des dizaines de vies chaque jour depuis plusieurs années.

C’est une décision irresponsable pour l’ensemble des populations de la planète dans la mesure où, en déliant l’Iran des accords sur le nucléaire, elle relance le programme atomique iranien et la course à la bombe atomique.

Et surtout, l’agression étasunienne provoque un repli nationaliste, défensif qui réduit la marge de manœuvre et d’expression des populations descendues par dizaines de milliers dans les rues ces dernières semaines au Liban, en Irak et en Iran. Avant ce 3 janvier, c’est dans la rue que la majorité de la population libanaise, toutes confessions confondues, contestait un gouvernement corrompu et l’élite politique confessionnelle néo-libérale du pays, y compris le Hezbollah, allié de Qassem Soleimani. En Irak c’est au prix de plus de cinq cent morts, que le peuple contestait le gouvernement et les mouvements fondamentalistes chiites, alliés de la république des mollahs. L’Iran lui-même a connu plusieurs semaines de mobilisations populaires mettant en cause le régime qui les a par ailleurs réprimées au prix de mille cinq cent victimes.

L’assassinat de Qassem Soleimani est déjà instrumentalisé par le régime de Téhéran qui, à l’instar du Hezbollah, des milices chiites en Irak et du gouvernement de Baghdâd, se présente comme le dernier rempart contre l’agression étasunienne. Il porte de ce fait un coup terrible aux aspirations démocratiques des populations et à leur capacité de devenir, contre les gouvernements qui les oppriment, les protagonistes de leur propre histoire.

L’écrasement de ces espoirs -prolongements des révolutions arabes depuis 2011- permet de relégitimer également la course aux armements à l’échelle internationale et ceci dans un monde où les dépenses militaires représentaient, en 2018, 1780 milliards de dollars.

Pour condamner la justice de Far West prônée par le président Trump, pour refuser la logique de guerre qu’elle suppose, pour dénoncer à la fois les barbaries de la superpuissance mondiale de Trump ainsi que celles de tous les régimes régionaux, y compris celui des ayatollahs, pour exiger le retrait de toutes les troupes étrangères des pays de la région, de la Syrie au Yémen, de l’Irak à la Cisjordanie et leurs exigences démocratiques et sociales.

Pour la condamnation claire et ferme de la part de la Suisse de toute attaque militaire et assassinat ciblé commis en violation totale du droit international !
Arrêt immédiat des exportations d’armes de la Suisse en direction de toute la région du Moyen Orient !
Accueil sans entraves des personnes qui fuient les effets des guerres en cours au Moyen Orient et les persécutions pratiquées par les régimes antidémocratiques de la région !

Soutiens : GSsA, UNIA, CUP, BDS Genève, solidaritéS, PdT, Alternative refugees center, Mercy Hands, Comité de soutien à la révolution au Liban, Les internationalistes Tunisien.ne.s en Suisse, Jeunesse Socialiste Genevoise, Verts, CGAS, SIT