Message sur l’armée 2021 : une armée anachronique

En approuvant le message sur l’armée 2021, le Conseil fédéral promeut une vision de l’armée en décalage avec les véritables dangers de notre temps. Le message se concentre sur des scénarios improbables tels que des guerres conventionnelles et des engagements à l’étranger alors que les crises climatique et du Covid-19 passent complètement au second plan.

Alors que depuis des décennies l’armée justifie son existence à travers des scénarios de menace totalement hypothétiques, son manque de préparation face à une pandémie telle que le Covid-19 était frappant. Thomas Bruchez, secrétaire du GSsA, commente : «Au lieu de tirer des leçons de cette erreur et d’investir dans la pharmacie de l’armée, elle souhaite acheter de nouveaux véhicules pour les sapeurs de chars et des simulateurs pour les armes polyvalentes à épauler.»

De plus, l’armée semble vouloir étendre ses engagements à l’étranger, alors même que ceux-ci ont jusqu’ici été d’une faible utilité voire contre-productifs. «L’engagement suisse pour la paix ne doit pas passer par un engagement militaire mais par une véritable soutien civil sur le terrain », explique Thomas Bruchez.

Enfin, en mentionnant à plusieurs reprises la nécessité de réduire sa consommation d’énergie et ses émissions de CO2, l’armée s’adonne à un véritable greenwashing. Les mesures écologiques annoncées pourraient donner l’impression que l’armée s’intéresse à la protection du climat. En réalité, la réduction des émissions prévue est totalement négligeable par rapport aux quelque 200’000 tonnes de CO2 émises chaque année par l’armée. Pour Thomas Bruchez, «l’armée contribue de manière importante à la destruction de l’environnement et au réchauffement climatique. Reconnaître du bout des lèvres cette responsabilité dans le message sur l’armée 2021 n’y changera rien. »