Nouvelles places d’armes à Genève ? Non merci !

Le Grand conseil genevois a voté le 16 avril dernier trois projets de loi (PL 11578 à PL 11580) pour offrir, aux frais du canton, trois nouvelles places d’armes à l’armée suisse.

Le Grand conseil genevois a voté le 16 avril dernier trois projets de loi (PL 11578 à PL 11580) pour offrir, aux frais du canton, trois nouvelles places d’armes à l’armée suisse. Il s’agit d’un crédit de réalisation de près de 21 millions de francs pour une caserne à Meyrin et de deux crédits d’études de 4,3 millions pour deux autres places d’armes à construire à Epeisse et à Aire-la-Ville. À terme, le canton devrait dépenser 65 millions de francs pour ces infrastructures militaires. Selon le Conseil d’État et la majorité des députés, ces cadeaux faits à l’armée seraient nécessaires pour offrir une contrepartie permettant le départ accéléré de cette dernière de la caserne des Vernets. Or, les infrastructures dont le canton veut doter l’armée, ont des capacités en nombre de lits et fonctions opératives, bien plus importantes que les fonctionnalités de la caserne des Vernets. A l’heure où l’armée ferme des places d’armes à tour de bras et où notre canton est en mal de terrains constructible pour des logements, l’accord signé entre le Conseil d’Etat et l’armée est incompréhensible.

Sur le terrain des Vernets, plus d’un millier de logements devrait voir le jour dans le cadre du réaménagement du secteur Praille-Acacias-Vernets (PAV). Mais l’argent dépensé pour les nouvelles infrastructures militaires plombera le plan financier pour la construction de logements sur le terrain ainsi libéré. Nous aurons donc des logements chers et des nouvelles infrastructures pour l’armée, le tout aux frais du contribuable. L’argent de l’Etat doit être intelligement investi. Ce qui n’est pas le cas ici.

Pourquoi l’armée tient-elle à garder une forte présence sur le territoire genevois? Depuis la fin de la guerre froide, l’armée est soumise à une succession de réformes qui réduisent ses effectifs – de 620’000 en 1989 à 120’000 actuellement. Cette évolution justifie pleinement les demandes de réaffectation à un usage civil des terrains occupés par l’armée à Genève. Notamment depuis l’arrivée de M. Ueli Maurer à la tête du département de la défense, les projets de participation de l’armée à des missions à l’étranger ont été abandonnés. Aujourd’hui, les projets de réforme de l’armée sont tous tournés vers la « sécurité intérieure ». Le GSsA ne cesse de dénoncer le danger que constitue le transfert à l’armée de tâches de sécurité et de police. C’est un comble que Genève, qui commémore chaque année le massacre du 9 novembre 1932, veuille aujourd’hui payer des infrastructures pour cette armée tournée vers l’intérieur.

Ce sont là autant de bonnes raisons pour combattre ce projet avec un référendum.

Le 23 avril 2015, le GSsA a donc unanimement décidé de lancer un référendum contre la construction de la caserne de Meyrin-Mategnin! C’est pourquoi nous vous invitons à la première réunion du comité référendaire qui aura lieu:

 Mardi 28 avril à 19h00, à la Maison des Associations, salle Aung San Suu Kyi.