Illogique et mensonger

L’acception de l’achat de nouveaux avions de combat relevait du hasard. Les partisan·ne·s de cette acquisition ont affirmé que nous avions besoin des avions de combat pour garantir la sécurité de la population et notre liberté. Malheureusement, leur politique a l’effet contraire.

Nous sommes probablement tou·te·s d’accord pour dire que les armes sont l’une des raisons principales pour laquelle les guerres sont aussi meurtrières qu’elles le sont aujourd’hui. De ce fait, toute personne qui utilise l’argument de « sécurité » devrait tout faire pour qu’il existe le moins d’armes possibles. On pourrait objecter et dire que cette logique est relativement naïve, car il y aura toujours des gens imprévisibles et avides de pouvoir. Acceptons cet argument qui, une fois de plus, est très populaire parmi les défenseurs des avions de combat. Or, si nous sommes convaincus de devoir nous protéger contre ces ennemis, ce serait sans doute une bonne idée de ne pas leur livrer des armes. Les partisan·ne·s de l’armement prétendent que cela est garanti grâce à notre loi sur l’exportation de matériel de guerre prétendument très stricte. Cependant,  pendant la campagne de votation, le camp du OUI n’a cessé de répéter que l’ami d’aujourd’hui pourrait être l’ennemi de demain. C’est là que l’on remarque que l’argumentation du lobby des armes ne tient pas debout : si nous ne pouvons déterminer qui sont nos ennemis, alors nous ne pouvons pas être sûr·e·s que nous ne livrons pas d’armement à nos ennemis potentiels. En 2019, 71 pays étaient sur la liste de distribution de l’industrie de l’armement suisse, donc 71 ennemis potentiels qui ont  acheté des armes d’une valeur de 728 millions de francs. De plus, le lobby bourgeois de l’armement s’engage toujours pour que la BNS et les caisses de pension puissent continuer à placer leur argent
dans des entreprises qui produisent du matériel de guerre. Leur argument : les rendements seraient moins bons si l’on excluait les producteurs d’armement.

Ça suffit !
Il apparaît clairement que le lobby de l’armement se terrasse lui-même avec ses arguments contradictoires. Il contribue à la spirale de l’armement avant de clamer que nous devons nous protéger contre de potentiels ennemis armés jusqu’aux dents ; comme un pyromane qui voudrait nous persuader de nous protéger contre le feu. Or, la motivation réelle qui se cache derrière ces pseudo-arguments reste toujours la même : il s’agit de profiter du commerce des armes. Les  perdant·e·s de ce deal sont, en premier lieu, les personnes qui perdent la vie à cause d’armes « Swiss made ». Toutefois, en fin de compte, nous sommes toutes et tous perdant·e·s, car, à cause de cette logique, l’argent fait cruellement défaut dans des domaines essentiels, tels que la politique climatique, la politique sociale, l’éducation et la santé. Il devient néanmoins également évident qu’un nombre croissant de personnes en ont assez de cette politique mensongère. Le résultat serré de la votation sur les avions de combat le prouve et nous motive à continuer à promouvoir une politique de paix.

Par Martin Parpan

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