Air2030, cible de nombreuses critiques

Programme Air2030 : que peut bien nous réserver l’opaque paquet de Guy Parmelin ? Avec la mise en consultation du très onéreux projet d’acquisition, le monde politique a eu l’occasion de se pencher sur le curieux objet. Or, celui-ci suscite également des voix critiques dans le camp bourgeois.

A l’automne 2017, Guy Parmelin décidait de fusionner le projet de renouvellement de la défense sol-air avec celui de l’acquisition de nouveaux avions de combat, au sein d’un arrêté de planification soumis au référendum facultatif. Par cette stratégie, le conseiller fédéral donne l’impression d’un semblant de démocratie, sans pour autant permettre aux votant-e-s de se pencher sur le contenu du projet. Depuis lors, nombreux sont ceux qui se demandent si la manœuvre du chef du DDPS permettra de faire passer la rampe à ces deux projets mammouths, unis en un seul.

 

Vague de doute dans les rangs de la droite

Après la défaite du Gripen, la droite se montrait sceptique vis-à-vis d’un nouveau vote populaire sur l’acquisition d’avions de combat. De son côté, le chef du DDPS s’exprimait à ce propos en marge d’une conférence de presse le 8 mars dernier au micro de la RTS : « la question est suffisamment importante pour qu’on consulte la population, c’est lui faire confiance ». Mais, la confiance du peuple se gagne et avec un projet aussi onéreux qu’opaque la mission est périlleuse. Voici sans doute l’analyse de certain-e-s représentant-e-s du camp bourgeois qui préféreraient déficeler le paquet Air2030. De son côté, le GSsA s’est aussi positionné en
faveur de la division du projet d’acquisition en deux, l’achat des avions d’une part, celui de la défense sol-air d’autre part.

 

La peur de l’échec

Ces derniers mois, nombre de conseillers et conseillères aux États PLR et PDC se sont montré-e-s critiques vis-à-vis de la proposition de Guy Parmelin, craignant que celle-ci ne connaisse le sort des Gripen. En effet, alors que la colère face aux coupes budgétaires cantonales augmente, l’acquisition pour 8 milliards de francs d’avions dont le coût global sur la durée d’exploitation se monterait à 24 milliards de francs, risque de ne pas trouver grâce auprès de la population.

 

Volte-face de Gössi

Face à cette situation, la droite n’est pas conséquente et au lieu de redimensionner le projet, elle rêve d’acheter les avions en contournant le vote populaire. Petra Gössi, présidente du PLR, a récemment opéré un revirement dans ce sens. Alors qu’en juin 2017, la politicienne annonçait dans le Blick « je suis pour une décision populaire », l’année suivante lors d’un événement des Forces aériennes, elle remettait en cause le bien-fondé du recours au référendum.

 

Le GSsA contre un chèque en blanc

Le GSsA maintient sa position en réaffirmant que seule serait adéquate une proposition soumise à référendum et incluant mention du nombre, des coûts concrets et du type d’avion de combat. Toute autre démarche relèverait d’un manque de considération flagrant de l’avis de la population qui en 2014 opposa son veto sur une question similaire.

Par Nicolas Félix

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